Article dans le JSL Vendredi 1 Février et Réponse à M.Grosjean

Il est paru ce jour un dossier dans le JSL sur l'éolien suite à la visite de M.Montebourg au Creusot dans l'entreprise SIAG.

Article JSL

Pour répondre à M.Grosjean pour sa réponse dans l'article du JSL de ce Vendredi 1er Février, c'est effectivement un "non sens" de se dire pour l'environnement et de promouvoir l’énergie éolienne, sauf si l'on ne connait pas le fonctionnement de cette énergie soit-disant "propre" et que l'on adhère aveuglement à une direction politique dirigée par un lobby.

Qu'est ce que la CAPEN71, représentée par son président M.Grosjean.

L'éolien, la CAPEN 71 et France Nature Environnement

Dans les pages de Vivre-à-Chalon du 13.01.2013, Thierry Grosjean, président de la CAPEN 71, offre ses services à la Communauté de Communes des Portes de la Bresse pour promouvoir le projet éolien de Saint-Christophe-en-Bresse / l'Abergement-Sainte-Colombe. Il propose à la Communautés de Communes de recommencer la consultation de la population en instaurant un vrai débat démocratique, et de mettre à la disposition du public l'argumentaire pro-éolien de France Nature Environnement. En l'insérant dans les pages des bulletins municipaux !

Nous pouvons être d'accord avec lui sur le premier point : la Communautés de Communes a voulu entourer le projet de la plus grande discrétion, et elle a raté son coup.

Mais nous sommes stupéfaits par le culot de M Grosjean lorsqu'il ose demander à la Communautés de Communes de diffuser aux frais du contribuable des documents de propagande rédigés par une association notoirement pro-éolienne, et dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne fait pas dans la nuance. Voici en effet quelques morceaux choisis issus des publications de France Nature Environnement.

FNE distingue deux sortes de citoyens : les bons, qui soutiennent l’éolien, et les autres.

« Les porteurs de projet ont pris l'habitude de se rapprocher assez tôt des élus locaux, mais rarement des populations, toujours inquiets de voir naître une opposition. C'est une erreur car, de toute façon, aujourd'hui, une opposition se manifestera quel que soit le projet. S'il n'y a aucun opposant sur place, le lobby anti-éolien dont c'est l'unique action, viendra sur place pour en susciter. Il est donc indispensable d'informer les riverains, les citoyens et les associations de protection de l'environnement dès le début et de les tenir informés tout au long du projet. » Note de contexte et d'explications pour la position de FNE sur l'éolien à terre et en mer .  Février 2012.

FNE reconnaît que la foire d'empoigne actuelle, qui voit les promoteurs magouiller en secret avec les élus locaux, n'est pas digne d'une démocratie moderne. Mais pour FNE, il n'est pas question de désigner le gentil porteur de projet comme le responsable de cet état de fait. Si l'horrible lobby anti-éolien et ses agitateurs professionnels n'existaient pas, les honnêtes citoyens ne seraient pas induits en erreur, et les projets éoliens passeraient tous comme une lettre à la poste.

FNE a choisi son camp : elle est une alliée objective des promoteurs, même si ceux-ci ne sont pas fréquentables, et malheur aux opposants !  

Votre maison est isolée dans la campagne : tant pis pour vous !

« Les éoliennes doivent être à au moins 500m de tout espace destiné à l'habitation. Si cette mesure paraît normale pour un ensemble de quelques maisons, elle est plus discutable pour une maison isolée (qui a contribué elle-même au « mitage » du territoire et qui exige ensuite qu'on protège « son » environnement) ». Note de contexte et d'explications pour la position de FNE sur l'éolien à terre et en mer . Février 2012

FNE a mis dans son programme la suppression de toutes les dispositions réglementaires régissant la construction des parcs éoliens contenues dans la loi « Grenelle II ». Ces dispositions, dont certaines concernent directement la protection des riverains, sont vues comme un frein au développement de l'éolien, et en particulier celle qui impose une distance minimale de 500m. FNE propose donc d'abolir la distance de protection de 500m dans le cas d'habitations isolées. Il faut « punir » celui qui a contribué au « mitage » du territoire. Ce n'est qu'un égoïste. Il est donc normal qu'on construise une éolienne à sa porte et qu'il en subisse le bruit plein pot. Ce que les promoteurs éoliens n'ont jamais envisagé de demander, FNE ose le proposer !

Le béton, ami de l'environnement

« L'arrêté pour le démantèlement est d'une précision ahurissante, jusqu'à écrire quelle épaisseur de la fondation doit être enlevée. On souhaite le même degré de précision dans la remise en état des sites des grandes raffineries ou des centrales nucléaires. Note de contexte et d'explications pour la position de FNE sur l'éolien à terre et en mer. »  Février 2012

FNE adopte une attitude de principe étonnante pour un défenseur de l'environnement. Elle raille les règles imposées pour la remise en état des terrains lors du démantèlement. Il faut être naïf pour ignorer que faute de règles précises, les sites éoliens seront démantelés au moindre coût. FNE n'accorde aucune importance au fait que des millions de mètres cubes de béton et de tonnes de ferraille puissent rester en terre lorsque les éoliennes auront disparu, et que des milieux forestiers restent déboisés ad vitam aeternam.

Comment interpréter cette prise de position ? Sinon que nos distingués idéologues de FNE n'ont jamais mis les pieds sur un chantier, et qu'ils n'ont jamais vu comment la construction des pistes et  des aires de montage, et le creusement des fondations bouleversent le milieu naturel.

La production d'électricité éolienne est une production propre, sans CO2

« Ce qui justifie le soutien à la filière éolienne, des plus petites aux plus grandes installations, c'est la balance entre les avantages et les inconvénients de la filière, que ce soit à terre ou en mer. …  Les inconvénients sont surtout des nuisances, à l'exception de la biodiversité, tandis que les avantages sont des absences de pollutions de l'air, de l'eau et des sols, y compris l'absence d'émission de gaz à effet de serre. » Note de contexte et d'explications pour la position de FNE sur l'éolien à terre et en mer . Février 2012.

FNE ignore, ou feint d'ignorer que la production éolienne est inutilisable si elle n'est pas mise sur le réseau, et que la régulation des variations dues au vent nécessite est faite par des centrales thermiques à flamme . On estime que 1MW éolien nécessite entre 0,75 et 1 MW de thermique. Et qui dit thermique à flamme dit émission de CO2. Aucun des pays européens champions de l'éolien n'a fait baisser les émissions de gaz à effet de serre de sa production électrique.

Par ailleurs, c'est oublier un peu vite que les 1000 tonnes de ferraille entrant dans la construction d'une éolienne ont nécessité l'émission de quelques tonnes de gaz à effet de serre. Et si l'on ajoute que les aimants permanents de la génératrice d'une éolienne moderne de 3 MW contiennent 600 kg de néodyme, terre rare dont l'extraction est la cause d'une pollution définitive  pour les sols et abominable pour la population voisine des sites d'extraction, il est bien difficile d'affirmer que l'éolien est blanc comme neige.

Quels buts poursuit M Grosjean ?

M Grosjean veut apparemment reprendre à son compte le débat sur le projet éolien de Saint-Christophe / L'abergement-Sainte-Colombe. Mais pour y apporter quoi ?

Jouer les arbitres en donnant une leçon de démocratie à la Communautés de Communes des Portes de la Bresse ? Ce n'est plus nécessaire. La population a déjà tout compris.

Inonder (aux frais de la mairie) les boîtes aux lettres d'une propagande éolienne pire que celle du promoteur ? Inutile. Les citoyens sont majeurs et vaccinés. Ils savent faire la différence entre une pub qui puise ses arguments dans l'idéologie, et une information objective basée sur des éléments factuels et vérifiables par tous.

Alors ? Reste l'amour du tribun pour la joute politique. M Grosjean s'est fait remarquer le 14 janvier au soir en assénant quelques contre-vérités sur l'éolien industriel, que le public a aussitôt relevées. Participer à un débat sans connaître un dossier n'est pas sans risque. Reprendre l'argumentaire de France Nature Environnement devant un public averti est dangereux.

La CAPEN 71 nous dit qu'elle est par principe pour l'éolien, mais pas n'importe lequel et pas dans n'importe quelles conditions. M Grosjean pourrait préciser cette position et éclairer notre lanterne en répondant à deux questions très simples :

-        faut-il installer des éoliennes industrielles là où il n'y a pas de vent ?

-        faut-il dépenser l'argent du contribuable pour poursuivre un projet dont personne ne veut ?